Préface
Bonjour, je m'appelle
Hermione Granger et j'ai quinze ans. Après avoir pensé pendant
une dizaine d'années que j'étais une fille ordinaire, j'ai découvert
que je possède des pouvoirs magiques. Je suis une sorcière ; adepte
de la magie blanche, bien sûr, comme mes amis et la plupart de mes professeurs.
Un de mes amis se nomme Harry Potter et est également sorcier. Il est
très audacieux et possède du courage à revendre, même
s'il m'inquiète car il dédaigne complètement les règlements
de Poudlard, entraînant ainsi des sanctions qui ont déjà
failli lui coûter la vie. Au fait, vous-ai-je dit ce qu'est Poudlard ?
Poudlard est l'école anglaise de sorcellerie. Nous accèderons
l'année prochaine en cinquième : cela se complique ! Pour me rendre
la vie encore plus difficile, Ronald Weasley, un autre ami, refuse de faire
ses devoirs scolaires ; il préfère étudier la langue de
Racine pour faire plaisir à la Française dont il s'est entiché.
Malheureusement pour nous, Harry a un grand ennemi, et puisque entre nous c'est
à la vie, à la mort, Ron et moi le soutiendrons jusqu'au bout
! Son ennemi s'appelle Lord Voldemort. Avant notre naissance, il avait conquis
le monde des sorciers et y avait instauré la terreur. Etrangement, il
voulut tuer Harry lorsqu'il n'avait qu'un an. Il détruisit la maison
et les pauvres parents qui voulaient protéger leur bébé,
avec un mauvais sort très puissant : l'" Avada Kedavra ". Quand
il lança le même sort sur Harry, celui-ci rebondit et retourna
à l'expéditeur. Le corps du Seigneur des ténèbres
fut alors détruit.
Il s'en est depuis " fabriqué " un autre grâce à
une cérémonie maléfique. Harry est très inquiet
car il n'a plus de protection contre lui. Donc, il faut empêcher ce méchant
sorcier de recouvrer la totalité de sa puissance. Pour cela, un autre
de mes amis, Hagrid, est parti en mission avec sa petite amie pour priver Voldemort
d'un de ses principaux appuis lorsqu'il avait le pouvoir, les Géants.
Inquiète, je les ai suivis sous une cape d'invisibilité
Hagrid en mission chez les Géants
Une petite île
au large des côtes anglaises est inaccessible au commun des mortels (je
les appellerai ici " moldus " étant donné que j'utilise
le langage des sorciers) autant par son emplacement que par toutes sortes de
sortilèges comme le " repousse-moldu " qui rappelle à
toute personne moldue les rendez-vous importants oubliés ou les travaux
à faire
La grisaille tombe mais laisse deviner la présence d'une magnifique forêt
qui recouvre l'île. Celle-ci surprend par la variété et
surtout l'étrangeté de ses habitants : griffons, licornes, centaures
sont les mieux connus, mais il en existe encore quantité d'autres moins
bien connus, tels les " hippogriffes " (mélange d'aigle et
de cheval) et les " scroutts à pétard "(leur principale
caractéristique était d'exploser à la tête des gens).
Mais le plus extraordinaire
Oups ! J'arrête la description car des étrangers ont investi l'île
et violé le sanctuaire de l'immense masse végétale ! Ces
deux formes sombres, d'allure humaine, se dirigent vers la clairière
secrète, au cur de la forêt.
Son entrée est vraiment bien cachée et c'est étonnant que
les silhouettes aient pu la trouver si aisément
Elle abrite les
derniers représentants d'une race qui a beaucoup avancé dans la
voie d'extinction au cours de la dernière décennie : les Géants.
Ils ressemblent à des humains qui auraient bu tellement de soupe dans
leur enfance qu'ils atteindraient adultes une hauteur minimale de douze mètres.
Les deux intrus se cachent dans les fourrés en entendant des voix provenant
de la clairière. En effet, deux géants examinent leur situation
actuelle :
_" De toute façon, il est hors de question d'aider les sorciers,
dit l'un. Ils nous ont toujours évités, je me demande bien pourquoi
d'ailleurs ? Ensuite, comme certains d'entre nous ont pris le parti de Lord
Voldemort, cela leur a donné le prétexte rêvé de
pouvoir nous décimer, eux qui ont plus de pouvoirs magiques que nous,
même si nous avons aussi la capacité de nous servir d 'une baguette
magique.
Ils en ont si bien profité que les partisans du Seigneur des ténèbres
sont tous morts à présent et que nous, les survivants de cette
hécatombe, ne sommes plus qu'une vingtaine à résider ici.
Je pense qu'il n'y a aucun autre survivant, puisque je n'ai pas eu la moindre
nouvelle de quelque géant que ce soit alors que notre groupe entretenait
pourtant une correspondance suivie avec tous les autres.
Trop, vraiment ç'en est trop ! Rallions-nous à Voldemort et exterminons-les
!
_ Oui, tu as raison, répondit l'autre. Nos bourreaux méritent
d'être châtiés, pendant que nous pourrons enfin retrouver
une patrie et même profiter de l'immense puissance du sorcier maléfique.
Ces avantages méritent qu'on se batte pour eux, n'est-ce pas ? "
Les formes sombres sortent de leur cachette et se découvrent le visage.
Le soleil est revenu et les éblouit. Il s'agit d'un homme et d'une femme
dans les sept mètres. Ils portent des vêtements de voyage couverts
de poussière. L'homme doit être âgé de trente-cinq
ans. Il posséde une barbe et des cheveux hirsutes encadrant un visage
hâlé par le soleil. De petits yeux noisettes à moitié
fermés et un nez imposant terminent le portrait. Si lui ne fait pas d'efforts
excessifs dans sa toilette, sa compagne fait montre à la fois de sens
pratique et d'élégance dans sa tenue. Elle protége par
une ombrelle son joli teint olivâtre (cela donne vraiment bien sur elle).
Ses cheveux d'ébène sont maintenus par une résille de perle.
Le rubis qu'elle arbore fièrement sur sa poitrine complète à
la perfection sa longue robe assortie à ses cheveux et à ses yeux.
De toute évidence, ils sont des métis Géants-sorciers.
Je comprends mieux à présent comment ils ont trouvé cette
cachette. Ces paroles doivent les avoir touché au cur pour qu'ils
aient abandonné toute prudence en se mettant ainsi presque à la
merci de créatures fort impulsives. L'homme rétorque d'une voix
de stentor :
_ " Le fameux Seigneur des ténèbres n'est en réalité
qu'un manipulateur méprisable. Après s'être servi de vous,
il vous prendra vos pouvoirs et vos vies. Il vous mènera à votre
perte, soyez-en sûrs ! Il se débrouille toujours pour détruire
les liens d'amitié par ses mensonges, car sa haine est dévorante
! Il en a déjà répandu des vertes et des pas mûres
sur vous, les Géants ! " Ils ne cherchent qu'à nuire, sont
malveillants. Faites attention à vos enfants, ils courent le risque de
se faire dévorer
" Voici un aperçu du contenu de la
rumeur répandue par lui . Cela a été suffisant pour détourner
les sorciers de vous pendant des années et vous rendre plus vulnérables.
Il désire vous avoir - disons avec plus de précision au moins
quelques-uns d'entre vous - sous sa coupe ! Prenez-garde !
Vous avez eu pendant des années une mauvaise opinion des sorciers, à
tort. Tous ne ressemblent pas à l'idée que vous vous faites d'eux.
Certains seraient prêts à vous accueillir à bras ouverts.
Je vous vois venir, " qu'est-ce qui nous assure qu'il ne nous mène
pas en bateau ? ", devez-vous vous demander. Je vous donne ma parole que
tout ce que je vous ai dit est vrai. Je serais incapable de vous mentir alors
que, moi aussi, j'ai des problèmes avec les sorciers
"
Il arrête quelques secondes sa tirade dans le but de reprendre haleine.
Remarquant que le visage de ses auditeurs s'est durci et que l'un d'entre eux
ouvre la bouche, il reprend vite son récit :
_ "
Mon enfance s'est bien déroulée dans l'ensemble,
malgré la défection de ma mère (sa bouche se tord en un
pli amer). Mon père m'aime énormément. Il m'a envoyé
à Poudlard pour mon apprentissage. Hélas, il est mort quelques
années plus tard, me laissant seul, sans ami. Je n'étais guère
sociable à l'époque avec les autres humains. Par contre, c'était
autre chose pour les animaux sortant du commun. A ce moment-là, je nouais
des liens d'amitié avec une araignée géante que j'avais
recueillie dans mon casier. Le directeur de l'époque m'a renvoyé
après avoir cassé ma baguette magique. Quelques années
plus tard, le Grand Dumbledore étant devenu directeur, il m'a donné
une seconde chance en tant que garde-chasse. Depuis, il m'a toujours soutenu
et aidé. Jamais je n'oublierai son geste. Il est si
"
_ " Hagrid ! l'interrompt sa compagne qui s'est aperçue de l'état
d'esprit des deux bonhommes qui ne fait qu'empirer. Nous avons oublieu deu nous
présenter. Jeu suis Olympeu Maximeu, directriceu de Beaux-Bâtons
et filleu deu votreu chef, Gargantueux (l'incrédulité remplace
la colère sur le visage de ses interlocuteurs). Voici Rubeus Hagrid,
professeur de soin aux créatureu magiqueu à Poudlard. Sa mèreu
s'appelleu Fridluvia.
_ Ce n'est pas possible, remarque le premier des Géants à avoir
parlé. Je suis Ythèr, un grand ami de Gargantueux. Jamais il ne
m'a dit qu'il avait une fille sorcière. Tu es une menteuse, affirma-t-il
avec détermination.
_ Pourtant tu as tort, répondit-elle doucement. Gargantueux s'est marié
en secret avec Morganeu Maximeu, uneu sorcièreu aussi puissanteu queu
Dumbledoreu et jeu suis le fruit de cetteu union. Jeu supposeu qu'il neu t'en
a jamais parlé car il imaginait le scandaleu,. Tu neu t'es jamais demandé
pourquoi il s'absentait tous les Noëls ? C'était pour venir meu
voir. Il m'aimeu beaucoup. "
Ythèr commence à la croire, mais il ne veut pas se laisser convaincre
tout à fait sans confirmation de son ami. Il part à la recherche
de Fridluvia et de Gargantueux, laissant les intrus à la garde de son
compagnon.
Il revient peu-après, ne ramenant que Gargantueux, étant donné
que Fridluvia est malade et doit garder le lit.
Gargantueux a l'air calme et soigné. Il a de grands yeux rêveurs,
de la couleur de la forêt qui a vu ses premiers jours. Son front noble
trahit ses hautes origines : ses parents ont gouverné pendant des années
le pays des Géants (ce pays jouxtait à ce temps-là le domaine
régi par les sorciers et leurs protégés sans aucun pouvoir,
moldus). Gargantueux rêve d'un monde meilleur où les deux races
ennemies vivraient ensemble, dans la paix. Bien des années plus tôt,
à la mort de ses parents, il a dû quitter sa chère épouse
et sa fille, à peine âgée de trois années. Quand
il a enfin pu s'absenter, quelle n'est pas sa surprise de découvrir que
sa Morgane est morte et que sa fille habite désormais chez sa marraine
! A chaque fois qu'il le peut, il va la voir et lui prodigue des marques de
son affection. Néanmoins, les occasions sont rares, et la dernière
fois qu'il l'a vue remonte au Noël de l'année dernière.
Ses yeux s'arrondissent. Elle est là, devant lui, sa petite chérie.
Une intense expression de bonheur se peint sur ses traits. Elle est enfin venue
le voir ! Il la prend dans ses bras et la serre délicatement, ayant peur
de briser sa petite agnelle - il l'appelle ainsi - si fragile.
En voyant la réaction de leur chef, Ythèr et son compagnon sont
immédiatement convaincus de la justesse des propos de sa fille.
Madame Maxime n'est certainement une petite fille douillette, mais bien une
adulte, pétrie de bon sens, aussi s'échappe-t-elle des bras de
son père, tout en n'oubliant pas de déposer un petit bisou sur
son bras. Elle lui explique la situation. Gargantueux, devenu grave demande
à ses " sujets " de les laisser seuls.
_ " J'ai peu de pouvoir sur eux, explique-t-il. Même si je suis censé
être leur souverain, c'est le Conseil qui décide de tout. La majorité
des membres de ce Conseil ne parlent que de représailles contre les sorciers.
Voilà la raison pour laquelle je ne leur ai jamais parlé de mon
mariage avec " l'ennemi " comme ils disent. Je suis désolé,
mais je pense que votre mission est vouée à l'échec. Ythèr
et Nivek sont les seuls membres du Conseil pas complètement obtus, aussi
vous ont-ils écouté sans intervention physique, mais si vous étiez
tombés sur n'importe quel autre géant, vous auriez eu de gros
ennuis. Je vais malgré tout tenter encore une fois de les raisonner.
Malheureusement, je doute fortement de réussir donc il vaut mieux que
vous partiez. "
Ils se rendent à son avis.
Un mois plus tard, comme les cours ont repris, Hagrid est revenu à l'école.
Il nous montre d'un air joyeux, à Ron, Harry et moi, une lettre qui dit
:
Ma petite agnelle,
j'ai réussi à les convaincre ! J'ai été honnête
avec eux et leur ai tout raconté. Ils n'étaient pas totalement
convaincus. Mais un des crimes de leur " héros " leur a coupé
le bec. Comme tu dois t'en douter, il a assassiné ta mère. Maintenant,
l'opposition est comme morte. Elle n'a pas réagi quand j'ai envoyé
une délégation à Dumbledore pour trouver un point d'entente.
Maintenant, l'avenir me semble plus prometteur.
Ton Papa qui t'aime,
Gargantueux
P.S. : Je pourrai te voir un jour tous les mois, génial, non ?
Hagrid a encore
une autre nouvelle à nous annoncer. Il s'est fiancé avec Madame
Maxime et se mariera l'année prochaine. Nous l'avons chaleureusement
félicité.
Depuis, Harry a retrouvé le moral. Il se tient prêt à affronter
son ennemi mortel. Je suis sûre qu'il gagnera.
Ecrit en mars 2001,
Céline Valens
mailto:celineval@belgacom.net